Mauritanie: 23/02/2006 (5) - 2ème Surprise

Cette photo ne montre pas grand chose...beaucoup de lumière cette après midi !

C'est le chemin que nous avons commencé à emprunter, au fonds, on voit le massuf dunaire


Après nous avons commencé à monter un dédale de grosses pierres noires, c'etait assez éprouvant, pour nous retrouver tout en haut de ça:


et pour voir les dunes au loin !



Agnès en position du lotus (enfin je crois), ça faisait deja quelques jours que son appareil avait laché, d'ailleurs c'est pour cette raison que vous ne voyez plus d'images estampillées de son nom.
Nous avons passé un marché: puisque je prends beaucoup de photos (et tout le monde l'avait bien remarqué), elle choisira (et elle a choisi d'ailleurs) parmi les miennes.
Evidemment, pour qu'elle ait des souvenirs d'elle, je l'ai photographié !


Nous avons continué de marcher jusqu'au bord d'un massif dunaire;


Là, on avait le choix. Soit de rentrer tout de suite, soit de rester un peu. J'avais envie de marcher le long de cette grande dune,


Au loin,on voit un petit point noir, non ce n'est pas une tache, mais une personne, et les pattes de mouche sont ses pas.

J'ai fait de meme, je suis allé le plus loin possible de la dune. Je ne me souviens plus combien de temps j'ai marché;

Je crois que j'ai enlevé mes chaussures pour sentir sur mes pieds le sable frais; parfois le sable etait tres dur, parfois trop mou; j'alternais entre le dur quand j'en avais marre de m'enfoncer, et le mou quand le sable dur devenait insupportable.

J'ai marché jusqu'aux abords d'une belle & longue pente.

J'ai choisi ma dune à descendre, elle doit bien faire 30-40 mètres; au début, j'y vais cool, puis après je commence à faire de plus grands pas, m'enfoncer de plus en plus, et à accelerer les pas.

Je suis arrivé en bas de la dune.

Je n'ai pas envie de revenir au camp, qui est juste devant moi.

alors je reste là allongé sur la dune, et pourtant presque debout !! car la pente est bien raide;

je subtilise du sable que j'enferme dans une boite à pelicule.

je reste là longtemps, je revois les autres revenir;

le sable est doux, chaud au soleil, je le sens sous mes doigts, je joue avec, j'en ai dans les cheveux, mais peu m'importe

je me decide à revenir au campement;

je crois qu'en cette fin de journée, nous avons commencé à etre gagné par une sorte de nostalgie, car demain soir c'est notre derniere nuit à la belle étoile, notre derniere journée seuls dans cet univers hostile & sublime.

Moi qui suis fatigué depuis la veille, ressens un double sentiment; en un sens j'aimerais que ça se termine, mais pourtant je n'ai pas envie de revenir vers la civilisation, le bruit;

j'ai beaucoup de sympathie pour cette demi-journée. Quand je pense que je ne voulais pas bouger mes fesses de l'ombre et dormir à la place, j'aurais certainement beaucoup perdu à ne pas y aller tant ce fut fantastique !

Le désert, pour moi, c'est comme cette journée. Cette chaleur qui nous écrase, ce sable dur et mou à la fois, ces pierres qui nous fatiguent, ça ne ressemble pas beaucoup à des vacances, et pourtant, dès qu'on doit s'en separer on commence à regretter notre retour et on se refuse à les abandonner.

J'ai connu ça aussi lors de mon 1er trek en Tunisie, toujours au meme moment, le dernier jour. C'est un terrible sentiment que je n'ai jamais connu ailleurs que dans le desert.
On se retourne et on remarque avec effroi que les jours ont passé à une vitesse demoniaque. On a l'impression qu'on a pas eu le temps de prendre le temps de profiter de ces paysages, de ces moments magiques, de prendre notre temps à ne rien faire, rien dire, rien penser, d'etre un spectateur privilegié...

Moi qui voit enfin le tunnel de ces billets que j'ecris depuis 2 mois, je ressens de nouveau cette nostalgie, je revois les instants difficiles, moins difficiles et j'aimerais beaucoup pouvoir les connaitre de nouveau, alors que dans quelques jours je vais faire un autre voyage qui sera completement different !!

à suivre...

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