Mauritanie: 22/02/2006 (2)

15 heures !!!

Nous repartons dans cette fournaise



D'accoutumée, nous partons en même temps que la caravane, meme si nous voyageons moins vite qu'eux, et n'utilisons pas forcement le meme parcours;
Mais là, effectivement, nous repartons avant la caravane;

On doit marcher pendant 30 minutes environ avant d'atteindre le puits.



Le soleil est au plus haut, la plupart d'entre nous viennent se refugier sous le groupe d'arbres, juste derriere le puits.

Malheureusement, je suis en train de finir une pelicule en N&B, donc mes photos seront rares car le spectacle qui se presente à nos yeux tout le long de cet apres midi ne sera pas adéquat pour du N&B.



Le Puits



En Tunisie, j'étais re-descendu sur terre en découvrant ce puits au bout de 3 jours de marche (sans croiser d'eau à perte de vue); ça ressemblait plus à une pompe qu'à autre chose, enfin pour sa partie emergée !

En Mauritanie, c'est différent. C'est effectivement un puits profond de plusieurs mètres, recouvert par des plaques de tôle pour eviter que le sable s'engoufre à l'interieur.
Il suffit juste de balancer au fond un sac en cuir (je suppose que c'est du cuir) et de le remonter à la surface avec ses propres moyens, soit à la force de ses bras et à l'huile de coude !!!


Ce qu'on voit au premier plan n'est pas une pompe pour recuperer de l'eau du puits, mais un moteur pour distribuer l'eau dans l'ensemble de l'oasis



Par contre, il vaut mieux voyager avec son propre sac car ce genre d'instrument n'est pas fourni sur place !!

Nos chameliers remplissent plusieurs jerricans.

On a beau avoir deja vu les chameaux etre dechargés puis re- chargés, cela reste toujours un spectacle puisqu'une sorte de frénésie mutuelle nous prend et nous fait prendre des dizaines de clichés ... et même notre guide, bourlinguant depuis des années dans le Sahara et autres contrées desertiques, s'y met !!!



Une fois, les jerricans remplis, après que quelques personnes se soient fait aspergés de l'eau du puits (je m'y refuse une fois de plus), on repart.
On monte un peu, et nous sortons de cette derniere zone "verte" avant plusieurs heures de marche.



Effectivement, la suite de la journée va etre très particulière du fait de la traversée de plusieurs types de terrains totalement different.

Tout d'abord, de grandes zones ensablées, avec quasiment pas de dunes, ni d'oueds à l'horizon.
Dans ma mémoire, on parle peu, peut etre la forte luminosité, la chaleur et l'absence de vie autour de nous, nous obligent à nous taire, à respecter cette terre magnifique de désolation ?
Par ci par là,je vois furtivement une des ces femmes en noir qui ont tendance à voir les touristes de très loin, et viennent nous vendre leurs produits. D'où sort elle? je ne sais pas, je ne vois pas de maison ou hutte aux alentours, et je ne pense pas avoir halluciné car il ne fait pas assez chaud pour cela.

Puis, nous abordons une zone tres pierreuse, de couleur noire, anthracite, parsemée de zones lumineuses, le sable.



C'est tres bizarre de se retrouver soudainement dans cet univers à l'opposé de tout ce que nous avions connu auparavant.
Lorsque nous nous arretons sur une sorte de promontoire, nous avons une vue immense sur une sorte de vallée empierrée où nul sable semble exister. Mes photos ne font pas ressortir la force de cet univers froid et minéral.




La pause terminée, nous descendons dans cette "vallée",

Attention où on met les pieds, car cela ressemble plus à un dédale etroit et accidenté qu'autre chose. Je me rappelle que je me remets à parler soudainement, peut etre est ce la sensation de toucher le but de notre "ballade" du jour?
Je me rappelle aussi avoir la sensation de marcher vite malgré les pierres et nombreux obstacles. A vrai dire, il me semble avoir marché particulièrement vite pendant cette journée, d'avoir pris de nombreuses fois un chemin different du reste du groupe, de notre guide. Je n'etais pas dans le groupe, mais "à coté". Il n'y a que dans le desert où je peux me permettre ça. Ca me procure une sensation d'etre seul au milieu de l'inconnu. Je trace ma propre voie, et par moments quand je vois que ma trace s'eloigne un peu de la tete du groupe, je la rectifie.

Bref,

Je comprends que nous sommes presque arrivés quand je vois quelques chameaux en train de brouter les feuilles des arbres, désenlacés de leur renes & charges;

Nous arrivons dans une rare partie de sable. J'ai l'impression d'etre sur une ile au milieu de l'océan, pas d'eau mais de pierres.

Nous nous dechargeons de nos sacs, prenons le temps de boire le thé; puis, Bruno nous invite à choisir nos emplacements pour la nuit.
Chaque nuit, chacun choisit son emplacement. Il y a ceux qui aiment la grande solitude et s'eloignent le plus possible du reste du groupe. Ceux qui preferent un peu de vie en etant à mi-chemin entre le campement et nos solitaires. Quant à moi, je cède à la facilité en me mettant assez proche du campement, pour ne pas trimballer mes affaires sur plusieurs dizaines de metres le lendemain matin !!!
C'est bizarre, parce que nous nous etalons sur la meme ligne comme si nous etions à la plage...

Puis, la routine reprend ses droits. On se débarbouille, certains se changent meme ! On mange, on discute autour de la "table", puis on se couche pour une nouvelle nuit étoilée en plein Adrar...

J'ai pris des photos de certaines personnes avant que le soleil ne se couche, car il y avait une belle lumière projetée. Vous les verrez un peu plus tard avec la série People.
C'etait pendant la discussion que toute personne a en mettant les pieds au moins une fois dans le desert.
Que l'on soit athé ou religieux, il est apparemment ecrit que discuter de religion, de la Foi, quelque soit la religion discutée, est une chose normale dans le désert.
J'avais commencé à lire un livre sur le désert en revenant de Tunisie, L'éloge du desert, de Blanche de Richemont (Ed. Presses de la Renaissance).
L'heroine et auteur du livre evoque justement ce genre de discussion. Joli livre à lire après avoir parcouru le desert, je vous le conseille.
Le lire avant un trek me semble inutile car vous n'etes pas capable de vivre ou re-vivre ce que l'auteur evoque...

Il est possible que j'insere quelques passages de ce livre à l'avenir dans mon blog. Les mots sont simples et pourtant ils ont une force incomparable, mais peut etre si vous n'etes jamais allé dans le desert, vous n'etes pas aptes à ressentir cette force ?

A suivre...

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