Merzouga, Maroc: Mardi 20 Mars 2007 - Matin

Chaque matin est un éternel recommencement dans le désert

D'abord se lever. Il y a ceux qui se lèvent "naturellement" dont je fais partie (mais seulement dans le désert), ceux qui se lèvent avec leur réveil personnel et ceux qui se font réveiller par le guide.

La veille au soir, on nous avait servi une tisane, ayant le pouvoir de nous faire mieux dormir. Je ne contredirais pas cela, mais je pense que je dois être différent. Je ne saurais dire si la tisane contribue à un meilleur sommeil, mais en tout cas elle contribue assurément à un meilleur réveil le lendemain matin. Un réveil plus prompt et plus matinal que d'accoutumée.

Ce n'est pas tant les premiers rayons du soleil qui me tirent de la couverture mais plutôt une envie effroyable de vider ma vessie qui s'est bizarrement remplie d'eau pendant la nuit !

Une fois levé pour assouvir un besoin que la plupart d'entre vous ne saurait renier, je me sens toujours incapable de revenir dans la couette.

Comme je suis obsédé par la perfection de mes photos, j'en profite toujours pour capturer les premiers instants de vie de chaque élément.
Je balade mes yeux sur ces dunes encore intactes de tout passage humain, s'illuminant au fil des minutes à mesure que le soleil nous réchauffe de ces rayons. Seules quelques traces laissées par les autres habitants du désert apparaissent à mes yeux.
Lentement, j'assiste au réveil du campement. Nos chameliers qui se sont levés avant le soleil, allant chercher les dromadaires dans les dunes, le cuisinier s'affairant à la préparation du petit déjeuner. Parfois, les dromadaires ont dormi près de nous.

Au fur et à mesure que le camp s'éveille, on commence à charger les dromadaires.
Notre mission est de démonter les tentes en premier lieu et des les amener avec les "gros sacs" – ceux que nous ne porterons pas pendant la journée de marche – près des dromadaires pour que les chameliers puissent les harnacher sur les dromadaires.
Un dromadaire peut porter jusqu'à 300 kilogrammes de marchandises sur son dos, mais ce qui est bien plus important et contraignant quand c'est mal fait, c'est de bien équilibrer les charges sur son dos.
Il n'est pas rare d'entendre l'un d'eux manifester bruyamment son désaccord alors que l'on prépare sa charge. En général, il s'agit d'un jeune qui n'est pas encore habitué à porter les affaires des touristes du désert.
Lors de mon trek en Tunisie, la charge la plus lourde qu'un dromadaire ait été amené à porter fut du bois, et apparemment c'est beaucoup plus difficile à équilibrer que des bidons d'eau ou des sacs.

Quoiqu'il en soit, je me lève vers 6 heures du matin, pris par une compulsion bien naturelle, me balade un peu, puis reviens à la tente. Je sors mon gros sac, je commence à me changer. Bien que la température soit légèrement froide ce matin, ça ne me gène pas outre mesure de me retrouver torse nu pendant quelques instants.

Mon collègue, François, commence à se réveiller, certainement gêné par le bruit que je fais.
Une fois qu'il est habillé et fin prêt, on commence à démonter la tente, le double toit en premier puis le reste. On est quasiment les derniers à avoir démonté la tente. Ce n'est pas une course de vitesse, mais c'est toujours un peu rageant d'être prêt tôt mais de déjeuner tard !

Petit déjeuner convivial chez Terdav...

Vers 8h15 – 8h30 nous partons du camp, laissant la caravane dernière nous. De toute façon, ils vont bien plus vite que nous, et surtout ils prennent une route différente de la notre.

Au début, le groupe est compact, puis peu à peu le groupe se disperse.


10h45 Première pause du matin

Nous sommes arrivés à l'oued Neja (orthographe plus que douteuse… désolé !). Nous sommes dans le lit d'une rivière asséchée, assis au creux de quelques palmiers à troncs multiples qui nous offrent chaleureusement quelques minutes & mètres carrés d'ombre.



Des dattes et autres oléagineux passent de main en main pour venir assouvir une première petite faim après 2 heures de marche.

Coïncidence ou intervention divine ? Alors que nous sommes sur le départ après quinze minutes de pause, une grosse bourrasque de vent se met à souffler et nous aide ainsi à mieux supporter cette chaleur qui s'installe inexorablement.
Par moment, nous sommes esseulés sur le plateau aride, vierge d'arbustes, écrasés par chaleur au point d'apercevoir à l'horizon plusieurs mirages. J'ai toujours un sentiment étrange quand je les vois. Cependant, il ne fait pas assez chaud et ma gorge n'est pas assez desséchée pour que je pense voir de l'eau refléter à la surface.

Nous arrivons sur un reg (désert de cailloux). Ça va changer du sable. Le désert n'est pas toujours fait de sable. Je préfère nettement les ergs aux regs, mais changer d'environnement, de paysages, c'est agréable … surtout pour les pieds d'ailleurs car marcher dans le reg est évidemment plus facile et moins fatiguant.

Aux alentours de midi, nous arrivons dans un village de nomades sédentarisés (semi-nomades) dont l'école se trouve en haut d'un petit plateau. Certains des écoliers viennent à notre rencontre.



Nous nous arrêtons peu après le village dans une oasis, comme celles qu'on voit dans les films, sauf que l'eau l'a déserté récemment.


A l'entrée de l'oasis, une odeur malodorante et un sol légèrement mou et humide nous indiquent que l'eau semble avoir quitté les lieux récemment.
Dans l'oasis, seules quelques flaques d'eau où de nombreuses grenouilles nagent et là des traces blanches visibles à la surface témoignent de la présence d'eau.
En s'évaporant, le sel contenu dans l'eau remonte à la surface. Je n'aurais jamais cru un tel phénomène possible dans le désert ! Cliquer ici pour voir d'autres photos de l'oasis.

Zaïd nous apprend que certaines scènes du film "Sahara" ont été tournées à cet endroit.


Comme à l'accoutumée, la "table" est dressée sous un palmier, à même le sable, et à l'ombre.
On nous apporte le thé. Un thé synonyme d'apéritif, de mise en bouche et l'annonce prochaine d'un délicieux repas qui va mettre en éveil nos papilles gustatives.
Non seulement, les repas sont bons mais de surcroît c'est un plaisir pour les yeux. Pour en juger, voilà l'entrée en forme pyramidale à base de riz, d'olives et maïs.

Impressionnant, non ?



L'heure de la sieste après le repas …

C'est le moment que je préfère avec la fin de journée quand nous nous arrêtons de marcher et en attendant le repas… !
Plus personne ne parle ou presque, plus aucun bruit. 1 heure de pur bonheur !

Souvent des enfants ou des femmes viennent nous présenter l'artisanat local. Aujourd'hui, ce sont des enfants.

L'un des gamins a apporté un ballon de foot. Le football est un sport universel !

Match au sommet entre les gamins du village et une équipe franco-marocaine.


On réclame mes compétences footballistiques qui sont particulièrement nulles. Je préfère m'occuper de la couverture médiatique en photographiant l'événement. D'ailleurs, j'ai shooté Zaïd en train de marquer … Goal !!! 1-0 pour les franco-marocains !


Dans l'équipe adverse, il y a un des gamins qui se prépare et qui est presque habillé comme un footballeur. Non seulement, il est bien sapé, mais en plus il se débrouille très bien ! Contrôles par ci, passes par là, etc… Terrible !
Quel super souvenir pour ces gamins ! Ils ont failli gagner.



Peu avant de partir, Zaïd nous annonce que le couple de Belges qui avait eu des difficultés à Casablanca vont nous rejoindre. Le groupe est enfin complet !

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